
Angle 18e Rue et 4e Avenue, direction SE. 20 juillet 1967. Source : Ville de Québec, service de police. Archives du service de l’aménagement du territoire.
Quand j’ai quitté ce coin de mon enfance, je savais déjà que j’y laissais mon cœur…
Août 1974. Je viens d’obtenir un poste de prof à Jonquière. Je quitte le logement du deuxième étage de la maison familiale. Je quitte la 4e Avenue, Saint-Fidèle, Limoilou. Je n’irai plus chez Langlois ou chez Simard pour faire mon épicerie, je ne me ferai plus couper les cheveux au salon de barbier Martel. Je n’achèterai plus de peinture à la quincaillerie Boivin…
Le camion de déménagement vient de partir pour le Saguenay. Je suis dans la ruelle, la ruelle de mon enfance, de ma jeunesse. Mes vieux chums sont tous partis. Ti-Gilles, Ti-Guy, Ti-Roland vivent je ne sais où maintenant. Le monde a changé, le quartier n’est plus le même. C’est la vie, le temps qui passe tout doucement.
J’ai le cœur gros. Ma mère qui habite au premier est dans la cour. Je sais qu’elle aussi a une peine immense mais elle ne le montre pas. Enfin, pas trop.
Bon, je dois prendre la route. Je serre maman dans mes bras en essayant de cacher mes larmes. Je monte dans ma voiture. Un dernier geste de la main, un au revoir si triste.
Un dernier regard à la maison. Je démarre. Je passe derrière chez Letarte puis les Huot et les Dumais au coin de la 14e. Je passe devant l’épicerie Larochelle puis ce sera le boulevard Laurentien, plus loin.
Je reviendrai visiter ma mère au 1475 4e Avenue, mais ce ne sera plus pareil. J’ai quitté Limoilou pour de bon.
[ À consulter aussi : Limoilou dans les années 1960 (32) : 4e Avenue, angle 18e Rue (2) (photo en-tête) ]
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