« Moi je suis d’une ruelle comme on est d’un village. Entre les hangars de tôle pis les sacs à poubelles » – La Basse-Ville, Sylvain Lelièvre
Si les hangars de tôle pouvaient parler, ils nous livreraient bien des secrets. Ils en ont vu et entendu des choses qui, comme disaient les curés de l’époque, n’étaient pas toujours très catholiques.
C’est là qu’on réunissait notre armée pour faire les plans d’invasion de la ruelle voisine…
C’est là qu’on se cachait pour fumer nos premières cigarettes…
C’est là qu’on se planquait quand on jouait à la cachette ou à ti-can la boîte…
C’est là qu’on amenait nos blondes pour un premier baiser…
C’est là qu’on entassait nos vieilleries…
C’est là qu’on cachait si bien nos trésors qu’on ne les retrouvait plus…
C’est dans le hangar qu’on préparait nos mauvais coups…
Les hangars n’étaient pas seulement le repaire des enfants.
C’est là que parfois certains voisins allaient prendre un petit coup…
C’est là que certains bricolaient…
C’est à cet endroit que certains soirs les couples s’éloignaient des enfants, le temps de…
Ils étaient souvent défraîchis ces vieux hangars, mal entretenus, mais ils faisaient partie du paysage de nos ruelles. Ils étaient nos repaires pour inventer nos jeux, pour se cacher quand on avait de la peine, pour se chicaner et se réconcilier ou pour apprendre les secrets que nos mères n’osaient nous révéler. Ils étaient notre univers.
Si les vieux hangars de tôle pouvaient nous raconter tout ce qui s’y est passé… les belles et les moins belles choses. Mais ils seront détruits, emportant avec eux bien des secrets.
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