Que l’on soit de Saint-Charles ou de Saint-Fidèle, de Saint-François, de Saint-Esprit ou d’une autre paroisse, nous sommes tous et toutes des enfants des maisons qui se touchent, des escaliers en colimaçon, des galeries en avant, des tambours en arrière, des hangars de tôle, des ruelles, des cordes à linge, des poteaux de téléphone, du tour du bloc, des parcs, du Patro, de l’Anglo et de ses odeurs, de la track du CN qui longeait la 8e, des petites épiceries, du barbier du coin, des patinoires dans nos cours arrière, des églises, des couvents des sœurs et des écoles des frères, de la Librairie canadienne, de la Laiterie Laval, de l’hôpital Saint-François d’Assise ou de l’Enfant-Jésus.
Tout ça nous a construits, donné nos valeurs profondes, sensibilisés à la misère des autres. Ça nous a appris l’entraide, la tolérance et le respect de la vie de nos voisins avec qui nous vivions collés les uns aux autres.
C’est dans les ruelles qu’on a appris à se faire des amis, à inventer des jeux, à se relever quand on s’écorchait les genoux en tombant, à se désennuyer tout seul les dimanches « plattes », à se défendre, à vaincre nos peurs, à prendre des risques, à partager nos jouets et à pardonner quand nos jeux étaient plus rudes.
C’est en veillant sur la galerie qu’on a placoté jusqu’à tard le soir, étudié nos leçons, comméré, admiré la jolie passante qu’on voulait comme première blonde et qu’on n’osait approcher tant nous étions timides. Le spectacle de la rue était notre cinéma. Le film changeait chaque soir de l’été.
Notre quartier n’était pas le plus beau, mais on l’aimait dans son béton, ses briques, ses trottoirs défoncés, ses ruelles en gravelle, ses coins de misère et de pauvreté. On chérissait les quelques arbres que nous avions, les rares coins de pelouse, les petits bouts de verdure.
Limoilou nous a marqués pour toujours. On le porte en soi.
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